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jeudi 13 juillet 2023

Random work of wow : Virgil Finlay

"Pulp is not Art", lit-on parfois, souvent, et, certes, non, c'est pas le but ; la para-littérature ne porte pas ce nom par hasard, même si je trouve le nom dégueulasse. Mais parfois.... Parfois, tu tombes sur des mecs comme Virgil Finlay.


Virgil Finlay (1914-1971) n'était pas un auteur, il n'était pas même un de ces proéminents artistes de couverture comme Rafael DeSoto, qu'on a vu en "une" du Shadow, du Spider ou de Black Mask. Non, Virgil Finlay dessinait des intérieurs. Des grandes pages, simple, doubles ou demies, en noir et blanc, "crayon et encre", au milieu du texte. "Flavor illustration", qu'on dit dans le jargon. L'épice qui donne le goût à la prose. Et Virgil Finlay était un maître. De la composition, de la hachure, des espaces négatifs, des textures, de l'anatomie et des surimpressions.
Virgil Finlay a fait les intérieurs d'Abraham Merritt, de Lovecraft, d'Henry Kuttner, de John Taine (pseudonyme d'E.T. Bell, un des plus grands mathématiciens du début du XXème siècle, romancier à ses heures).
Virgil Finlay a aussi écrit de la poésie dans Weird Tales et publié des portfolios d'illustrations sur l'astrologie.
"Pulp is not Art", qu'y disent.... Les ignorants...

  


  

   

  

dimanche 22 juillet 2018

Random work of wow : Reed Crandall of Mars

Né en 1917, Reed Crandall était un peu jeune pour illustrer les récits d'Edgar Rice Burroughs dans leur format pulp d'origine. C'est pourtant bien l'impression que laissent ses sublimes illustrations pour les éditions de Canaveral Press en 1964.


Et une réédition de John Carter n'arrivant jamais seule, on lui doit aussi du Tarzan et du Pelucidar.

vendredi 18 mai 2018

vendredi 26 janvier 2018

lundi 2 octobre 2017

Il viendra des pluies douces



There will come soft rains and the smell of the ground,

And swallows circling with their shimmering sound;
And frogs in the pools singing at night,
And wild plum-trees in tremulous white;
Robins will wear their feathery fire
Whistling their whims on a low fence-wire;
And not one will know of the war, not one
Will care at last when it is done.
Not one would mind, neither bird nor tree
If mankind perished utterly;
And Spring herself, when she woke at dawn,
Would scarcely know that we were gone.



Ce poème de Sara Teasdale, There Will Come Soft Rains, jamais traduit en français, vous est probablement inconnu. En tout cas, il me l'était, jusqu'à ce que ce matin, je lise un peu par hasard un article de LitReactor comparant la nouvelle du même titre de Ray Bradbury au Blade Runner cinématographique.

Je ne reviendrai pas sur le contenu de l'article, ça ne m'intéresse pas ici, mais sur la nouvelle, que j'avais elle aussi oubliée et qui, à la relecture (dans Les Chroniques martiennes), est peut-être bien l'une des plus mélancoliques (et terrifiantes) jamais écrites par Bradbury :
Au matin du 8 avril 1985 (ou 4 août 2026 selon les éditions), une maison de la côte californienne s'affaire, réchauffant son atmosphère, préparant le petit déjeuner et réveillant ses occupants... absents. Peu à peu, il devient clair que la maison est l'une des dernières debout près un cataclysme nucléaire, quand soudain, un magnétophone s'allume et récite le poème. Ce soir là, une tempête envoie une branche dans une des fenêtres de la maison, qui renverse un liquide de ménage sur le poêle, provocant un incendie. Seul un mur survivra, celui sur lequel sont imprimées les silhouettes, brûlées par l'explosion atomique des années auparavant, de ses anciens occupants.

Si la nouvelle vient d'un courant science-fictionnel post-atomique et permet une lecture tout à fait imagée du poème, il est cependant intéressant de noter que ce dernier date de 1918, à une période où le spectre de la Grande Guerre est aussi palpable en Amérique que chez nous, mais où il était rare d'évoquer l'extinction de l'espèce humaine par la guerre - il faudra, justement, attendre la Bombe pour ça, vingt-cinq ans plus tard.

Et si tout cela ne vous parait pas assez lugubre, l'Ouzbékistan communiste en a tiré un glaçant court-métrage en 1984.


Quant à l'illustration, elle vient de son adaptation en bande dessinée par Wally Wood, dans le numéro 17 de Weird Fantasy (1953) chez EC Comics.

vendredi 16 juin 2017

La Planète sauvage



Juste La Planète sauvage.
Le film d'animation étrange et fou réalisé par René Laloux (Gandahar, Les Maîtres du temps) en 1973 vient de ressortir, en VOD et DVD, en HD, dans une version restaurée en 2016 par Arte.

mardi 26 juillet 2016

Random work(s) of wow : Amours dystopiques et Brave nouveau poster

La nuit dernière, j'ai regardé Equals, mélange entre un Gattaca laiteux, des restants de THX et un monde post-1984 délateur au possible, tourné dans ce que je suis persuadé être des leftovers du The Island de Michael Bay. Un film arty et élégant, un peu simple, mais plaisant, qui m'a fait me souvenir de deux choses : la première, c'est que j'adore décidément les romances SF un peu simples, la seconde, c'est que je n'ai vraiment aucune attirance pour les sujets dystopiques.
J'aime les mondes post-apo désertiques et les continents de la fin des temps, mais les évocations bêtes et méchantes du modèle soviétique qui nous sont parvenues me laissent définitivement insensible. Je réagis à ce type de monde de la même manière qu'avec le cyberpunk, par exemple. Je n'aime pas ça, c'est le type de développements que ces contextes permettent à des intrigues autrement convenues qui m'attire.
En l'occurrence, Equals a le défaut de sa qualité, jouant essentiellement sur l'esthétique (c'est avant-tout une histoire d'amour) et faisant pour cela appel à tous les référenciels connus du genre totalitaire (honnêtement, le trailer est dégueulasse et me renvoie un souvenir equilibriumien que tout mon être aimerait oublier). On baigne dans un univers commun, dont on connait, par habitude, toutes les ramifications, et, ainsi (presque) libéré d'explications fumeuses, le film peut n'avoir d'yeux que pour son couple central. On échappe alors sans peine aux plotholes où on se demande comment des gens font pour se marier et avoir des gosses dans une société où ils prennent tous des medocs antisentiments (ici, l'humanité est génétiquement modifiée et l'empathie est, au sens premier, une maladie dégénérative) et le résultat est réellement glaçant. La mise en scène suit, avec un fond sonore entre classique aérien et post-rock cristallin et des flous artistiques colorés filmés caméra au poing, super près des gens, avec un relent insécure désorientant et voyeuriste. C'est franchement beau... Mais ça va difficilement plus loin.

Et c'est précisément le soucis. J'ai beaucoup aimé le film (vraiment beaucoup, même), mais sans pour autant être touché par son contexte. La critique l'a d'ailleurs vertement tancé pour son manque de substance, et manifestement, la providence a voulu sauvagement appuyer sur mon manque d'implication dans le sujet passif-oppressif en me bombardant sitôt le film terminé et mon navigateur internet lancé d'images plus ou moins subliminales de pilules inhibitrices et de mondes carcéraux hyper-contrôlés.
Par exemple, saviez-vous qu'Aldous Huxley, l'auteur du Meilleur des mondes, probablement un des premiers romans du genre (avec l'effrayant Nous Autres de Zamiatine), était né ce jour, il y a 122ans ? Moi non plus, mais internet a tellement insisté pour me vendre ce poster (épuisé) de Kevin Tong que j'aurais eu du mal à ne pas m'en rendre compte.


Mais il est chouette, ce poster, avec son minimalisme typiquement XXIème siècle et son dessin éminemment Art déco, et il me permet de placer deux mots sur un joli film à propos duquel j'n'ai pas grand chose à dire mais que j'avais quand même terriblement envie d'évoquer, alors autant ne pas se priver.

Amusant, par ailleurs, qu'on insiste pour me vendre un objet à la mémoire d'un livre critique de la société de consommation. Les algorithmes ne comprennent pas l'ironie.

mardi 5 juillet 2016

Random work of wow : A Princess of Mars, Chapter 3

Je l'ai complètement ratée le mois dernier, l'adaptation en ligne d'Une Princesse de Mars par Richard Cox est repartie, avec son troisième chapitre (selon ceux du roman), où John Carter se voit emmené au village thark.


A une page par mois, c'est toujours le webcomic le plus lent de l'univers, mais au moins il avance, avec la publication de la page 2 aujourd'hui même.
Rendez-vous en août pour la page 3, donc...

mardi 31 mai 2016

Jour 30 – Série favorite de tous les temps ?

Au moment d'arriver à la dernière question, au dernier jour de ce mois séquentiel, évidemment, il ne restait plus qu'une chose à demander : quelle était la meilleure bédé que j'avais jamais lue. Ma réponse tient en un mot et vous la connaissez déjà si vous portez ne serais-ce qu'une demi attention à ce que j'écris : Planetary.


Planetary est une série de Warren Ellis et John Cassaday que j'ai découverte un peu beaucoup complètement au pif, dans le désordre, par dessus le marché, et elle m'a tellement marquée que je suis aujourd'hui strictement incapable de vous expliquer comment je suis tombé dessus et ce que je lisais en parallèle. Je sais que j'en ai d'abord lu le crossover aux multiples Batmen, et que j'ai acheté les volumes publiés par Semic après la reprise de la publication de la série par Panini, en 2007. Au delà de ça, rien. J'ai dévoré ce truc, et oublié tout le reste. Il y avait tout dedans. Des Doc Savage cryptiques, la fille de Tarzan, les Quatre Fantastiques en méchant, de la SF plus ou moins dure de partout, et surtout un usage malin et complètement méta d'une imagerie qui prédatait les super-héros et qui, semblant de rien, me parlait beaucoup plus que Superman et ses potes.
Il faut ajouter à ça le fait que je commençais à sérieusement apprécier le boulot de Warren Ellis (je l'ai déjà expliqué) et que ses thèmes éparpillés me plaisaient beaucoup. Planetary, qui avait alors presque dix ans (et seulement une petite vingtaine d'épisodes au compteur), a immédiatement pris à mes yeux des allures de manifeste de l'auteur, et je ne vois décemment pas comment le présenter autrement. Tous les éléments y sont, du transhumanisme aux messies historiques en passant par les conceptions inter-dimensionnelles et la part de réel de chaque fiction jamais écrite. La grande force de la narration, c'est d'enrober chacun de ces éléments dans un gros duvet de backstory, autant intra-univers que paralittéraire. On fait les ramifications dans le monde de Planetary souvent en reflet des choses qu'on connait des personnages (et de ceux qu'ils représentent) dans notre pratique de lecteur.

Le haut concept complètement craqué qui fait 75% de l'intérêt du bouquin, néanmoins, c'est celui des century childs. Ellis avait déjà touché à l'idée au travers de Jenny Sparks, personnage qu'il a baladé de Stormwatch à Authority, mais c'est définitivement Elijah Snow qui s'en pose comme l'archétype ultime. Né le 1er janvier 1900 à minuit, il est l'âme de son siècle, un protecteur aux capacités surdéveloppés, tant physiques que mentales. Une espèce de Doc Savage 2.0 (transhumaniste...) créé par mère nature pour veiller sur ses petits. Et Snow va se confier une mission bien particulière. J'éviterai soigneusement de préciser laquelle puisqu'elle est un des noeuds du récit. En effet, Snow est d'abord présenté comme un amnésique engagé par l'agence Planetary, une organisation (trans)humanitaire spécialisée dans les phénomènes étranges, et il est évident que sous ce ressort scénaristique classique (il fait figure de porte d'entrée pour le lecteur), le personnage cache quelque chose de bien précis et en lien direct avec la raison pour laquelle il a été recruté (il en est, gonflé à la connaissance qu'il acquiert, également la porte de sortie).
Autour de lui gravitent des personnages tout aussi classiques en apparences mais dont les origines sont là encore tout à fait particulières et à mettre en relation avec le hors-livre. Si l'on rencontre Axel Brass, le Doc Sacage local, dès le #1 et qu'il attise une grande partie de la curiosité des premiers épisodes, les deux acolytes de Snow (Jakita Wagner et le Batteur) ne sont pas là que pour être les muscles et la science de la bande. Tous savent des choses, et recoller les morceaux fait partie intégrante de la narration : elle crée un univers pour le lecteur, et fouille dans les souvenirs oubliés de Snow.
Et c'est précisément là que la série devient conceptuellement grandiose. Planetary est une bédé fantastique à lire, car elle fait réfléchir sur son univers propre et qu'elle est construite pour qu'on enquête exactement de la même manière que son héros : sans rien savoir du monde qui nous entoure. MAIS, si l'on possède le bagage référenciel, un sous-texte proprement démentiel commence à se développer, un sous-texte plein de godzillateries, de matrices extra-sensorielles, d'enfants tombés du ciel, de cités perdues, de trésors éditoriaux oubliés et de super-héros réimaginés pour l'occasion. Planetary se base sur une idée de failles dimensionnelles, et elle est l'excuse pour une exploration en profondeur d'un imaginaire pulp littéraire et cinématographique foisonnant. Ellis va même jusqu'à revoir le concept de la Ligue des Gentlemen Extraordinaires d'Alan Moore, qui en devient le Planetary occulte du siècle précédent.
Evidemment, toutes les références ne sont pas faciles ni immédiatement accessibles, et c'est à la fois la force et le faiblesse du récit. Si vous êtes à moitié malins, vous savez que vous passez à côté de tas de trucs même si vous vous passionnez pour l'enquête (et la quête) interne de Snow.
Parlant (souvent) de la série avec des amis, c'est généralement le sentiment qui en ressort : "c'est bien, mais j'ai pas les outils pour tout comprendre." Sans compter qu'au delà du jeu des références, certains concepts de science dure n'ont rien à envier aux folies de Stephen Baxter ou Kim Robinson. Mon conseil (et un que j'ai moi-même pratiqué) ? Relisez ce truc cinquante fois, au fil de vos découvertes littéraires. Il y a toujours quelque chose de nouveau à voir.
Planetary est un objet passionnant que, malgré tout le bien que j'en dit, je n'ai évidemment pas saisi de suite et dont je ne possède toujours pas toutes les clés. C'est aussi l'une des petites choses qui rendent son exploration meta absolument fantastique.

Oh, et John Constantine y tue Superman, aussi...

Sans compter qu'au delà de ses qualités scénaristiques et/ou metalittéraires pures, Planetary est aussi une bédé qui pue la classe sur le plan graphique. John Cassaday fera d'ailleurs considérablement évoluer son style au cours de la publication plus que mouvementée de la série, et son découpage dilaté, fait de grandes cases (et de splash pages) qui ne s'entrecroisent pratiquement jamais, participe au rythme tout particulier de l'intrigue. Il y a un côté résolument cinématographique (voir les six superbes pages sur la gauche, tirées du #3), quoique très ancienne école, dans la narration. Souvent très sage et contemplative, elle ne s'éclate que pour des scènes d'action hyper descriptives, offrant dans le storytelling même une réelle visualisation des pouvoirs des personnages (les coups de Jakita explosent littéralement en pages pleines, tandis chaque usage du temps chez Ambrose Chase est un monument de micro-découpage). J'irais même jusqu'à dire que si tout le délire paralittéraire pulp vous passe totalement au dessus voire ne vous intéresse tout simplement pas outre mesure, le graphisme en lui-même est une raison suffisante pour lire la série, tant les compositions fourmillent d'idées narratives. Il y a beaucoup de gimmicks selon l'ambiance des épisodes (le #3, façon polar hong-kongais, est ainsi presque entièrement présenté au format scope) et, ajouté au jeu des couvertures, Planetary a un côté multifacettes passionnant ne serais-ce que dans sa présentation. Si vous voulez apprendre à dessiner de la bonne bédé, vous pouvez sans aucune arrière pensée utiliser Planetary comme modèle (et Age of Reptiles de Ricardo Delgado, mais ça n'a rien à voir).
Planetary est un trésor de narration, stylistiquement hyper travaillé, et si vous êtes à demi curieux de voir ce que donnent les autres travaux de Cassaday, il est indéniable qu'Ellis a une grande part de responsabilité dans son évolution au cours des années 2000. Comparez ses apparitions sur les publications Image en 1997-98 (Gen13, Desperadoes) avec ce qu'il signera plus tard chez DC ou le fantastique Astonishing X-Men réalisé en compagnie de Josh Whedon, voire son court passage sur Captain America, et la différence saute aux yeux.

En même temps, si Ellis et Cassaday sont d'excellents auteurs de leur plein droit, l'un comme l'autre ont eu largement le temps de développer leurs arts respectifs pendant l'interminablement longue durée de publication de la série. Longue de vingt-sept épisodes, elle aurait logiquement du prendre deux ans et demi à être publiée. Il en faudra onze, entre un numéro zéro de présentation en 1998 et l'ultime volume en 2009, auxquels on ajoutera quelques crossovers (avec la JLA, Batman et l'Autorité) pour faire patienter les lecteurs entre 2003 et 2004, pendant la longue période de rien du tout de la série.
Une partie de moi ne peut s'empêcher de penser qu'un large pan du succès de Planetary est d'ailleurs du aux longues périodes d'incertitudes dans sa publication. Qualitativement impeccable, la perspective de la voir disparaître dans les méandres du temps a assurément ajouté à son côté culte, sachant en prime que son manque de visibilité (et sa difficulté d'accès, voire quasi-impossibilité en français) en fait une bédé relativement inconnue du grand public. Ce qu'il lui faudrait, c'est un bel omnibus bien classe de mille pages...


Et si avec tout ce que je viens de dire je ne donne à personne l'envie ne serais-ce que de feuilleter ce truc, je peux arrêter ce blog ici. Planetary est une bédé-concept, un objet qui va au delà du simple fait de raconter une (excellente) histoire, je lui dois probablement une partie de mon amour pour plein de trucs bizarres, de la même manière que d'autres trucs bizarres que j'aime m'ont permis de l'apprécier. J'adore l'ouvrir au hasard et juste regarder les pages, à chercher des détails que je connais ou auxquels je n'avais jamais porté attention avant, j'adore la lire dans le désordre en remettant moi-même les pièces dans le bon sens, et j'adore écrire des tartines hautement biaisées et unanimement partiales sur à quel point elle est bien.
Parce qu'elle est bien. Meilleure bédé ever.
J'ai dit.


Edit : A peine trois mois après l'écriture de cet article, Urban Comics publiait une réédition de la série en deux tomes XXL de quatre-cent pages pièce. Plus aucune excuse, donc.

mercredi 27 avril 2016

mercredi 20 avril 2016

Shambleau raconté par C.L. Moore

En novembre 1933, Catherine Lucille Moore, astucieusement cachée derrière ses initiales, publiait Shambleau, une aventure de Northwest Smith, spationaute intrépide, qui revisitait à la sauce pulp fantastique typique de Weird Tales la légende de Persée et de la Méduse.

Quarante-sept ans plus tard, en 1980, elle lisait sa nouvelle pour Caedmon, une collection de livres audio que, grâce à la magie du Ternet, nous pouvons écouter tranquillement aujourd'hui. Les craquements du disque et la rondeur du bruit blanc sont cadeau, vinyle oblige.


Face A

Face B

Pour les curieux, je vous ajoute deux images de bien meilleure qualité du texte sur l'arrière de la pochette, la partie "crédits" sur la gauche offrant une courte et efficace mise en perspective de l'impact de la nouvelle à sa sortie, celle de droite étant quant à elle un extrait de la postface, rédigée par Moore elle-même, du recueil The Best of C.L. Moore, édité et publié en 1975 par Lester Del Rey.


mardi 5 avril 2016

Random work of wow : demomaking, the 2016 way

La démo, c'est vieux comme l'ordinateur. C'est comme avec les voitures, dont Henry Ford disait que la première course était née dès la construction de la deuxième auto. Dès l'arrivée au deuxième développeur, il y a eu compétition pour savoir qui ferait le truc le plus dingue avec le matériel à disposition.
A la fin des années 80, l'Amiga 500 et l'Atari ST ont cimenté la demoscene, créant une série de concours et de prix dont les multiples catégories ont encore court aujourd'hui. Et c'est là que la chose devient très très intéressante, car dans notre ère d'écrans 4k et de téléscopes intergalactiques, on pourrait faire (et on fait) des trucs de fou en exploitant toute la capacité mémoire possible. Pas les demomakers. Eux, ils explorent d'autres planètes en 64ko (64ko, hein, 64 kilooctets, pas 64k de résolution). C'est petit, 64ko. C'est moins d'un sixième du poids de la bannière de ce blog, qui est déjà compressée plus que de raison.
Le but du jeu, c'est évidemment de faire dans cet espace digne du tout début des années 90 (l'Amiga est mort en 1992) un boulot aussi probant que "les grands" dans leurs stockages mémoires illimités du XXIème siècle.
Et ça marche.
Evidemment, ça marche, sinon je ne m'embêterai pas à poster sur le sujet.
La preuve.


vendredi 4 septembre 2015

Random work of wow : Noir Wars

'Faudrait peut-être que j'arrête cette section "Randow work of wow", vu que je ne poste pratiquement que ça... Peu importe, idée (in)originale du jour, transformer Star Wars en film Noir. Dont acte, par Dean Reeves.



dimanche 16 mars 2014

Jean, Jane et la Gorgone


En 1962, Jean-Claude Forest devint un nom très apprécié de la SF francophone. La raison ? Barbarella.
Apparue alors en épisodes dans V-Magazine dans ce qui sera la première nouvelle (on en compte quatre au total) consacrée à la vagabonde de l'espace, Barbarella n'est pas encore l'icône fanfrelucheuse des sixties qu'elle deviendra dans la peau de Jane Fonda. Cependant, n'ayant jamais lu les cases originales, c'est bien à ce film que je vais me référer.
Entre toutes les scènes hallucinantes du trip sucré imaginé par Roger Vadim, une a toujours retenu mon attention : la fulgurante séduction de l'homme des glaces dans son traineau à voile. Cette scène, délicieusement absurde et prétexte à toujours plus de grimaces infantiles de la part de la jolie Jane, est un étrange retournement d'une autre que Forest avait illustrée près de dix ans plus tôt : la rencontre de Northwest Smith et d'une étrange créature dans la première nouvelle de C.L. Moore, Shambleau.

Originellement parue dans le numéro de novembre 1933 de Weird Tales, Shambleau est une réimagination fort intrigante du combat entre Persée et Méduse. Elle fut publiée une première fois en 1954 dans l'anthologie Escales dans l'infini, traduite par G.H. Gallet.

L'année suivante, V-Magazine la réimprimera avec un bonus : seize pages d'illustrations de Jean-Claude Forest.
Que voici.


Notez qu'un autre futur grand monsieur a avoir été fortement marqué par la nouvelle de Catherine Moore fut John Milius. Mais si, souvenez-vous de cette scène où Conan paye de son corps la divination d'une sorcière avant de manquer de finir en gigot...