Avec un passif d'environ un siècle, la bande dessinée moderne a laissé un paquet d'oeuvres cultes plus ou moins connues et justifiées qu'il fau(drai)t lire au moins une fois dans sa vie. Et parmi tous ces chef d'oeuvres incomparables, il y a en a toujours quelques uns qu'on ne se résout jamais à ouvrir, peu importe leur aura ou même le fait qu'ils soient là, tranquillement, dans votre bibliothèque, à vous regarder.
Une de ces bédés, pour moi, c'est le Sandman de Neil Gaiman.
Bon, il faut aussi dire qu'il n'est plus dans ma bibliothèque, mais le résultat est peu ou prou le même : je l'avais, et je ne l'ai jamais lu. J'en ai pourtant vu des tas d'extraits, de nombreuses séries que j'ai lu s'y réfèrent, de nombreux scénaristes que j'aime également, et Gaiman est sincèrement un de mes auteurs favoris (surtout pour Des Loups dans les murs et Coraline), mais je n'ai, pour une raison qui m'échappe totalement, jamais lu Sandman... ce qui est d'autant plus paradoxal que c'est sa bédé la plus connue.
J'ai bien lu des tas de choses plus discutables et moins intéressantes, comme son étrange reprise des Eternels ou 1602 chez Marvel, et apprécié la bêtise plus ou moins volontaire de nombreuses apparitions spontanées dans les pages du Spirit, de Spawn ou 2000AD (dont il est, lui aussi, un des produits). Mon travail favori de Gaiman en bande dessinée reste la manière dont il a continué, de façon toute naturelle mais en retournant le concept sur sa tête, le Miracleman d'Alan Moore (un autre grand monsieur dont je n'ose pas ouvrir la moitié de la bibliographie -From Hell, Top10, Tom Strong...-, mais lui, c'est parce que j'ai goûté -Watchmen, V, La Ligue-, et que j'aime pas du tout -huez moi, je m'en fous-).
De manière assez paradoxale, Sandman Mystery Theatre, inspiré de l'autre Sandman (et qui n'a rien à voir avec Gaiman), est une de mes séries Vertigo favorite et une lecture dont je ne me lasse jamais...
Sandman est dans ma to-read list depuis des années, il me vient souvent en tête quand je pense à des choses que je n'ai pas lues, mais en dehors du rapide feuilletage effectué le jour de son achat, je ne l'ai jamais ouvert. Jamais eu le temps ou jamais pris ? Aucune idée, et une partie de moi est persuadée que je ne le lirai probablement jamais. Je ne sais pas pourquoi. Trop long peut-être (ça pèse 75 épisodes, j'en avais les onze volumes disparates chez Delcourt/Panini, l'édition actuelle d'Urban Comics reprend les sept intégrales Absolute DC) ? En tout cas, je n'ai jamais cherché à les récupérer ou à les racheter. Mais je n'ai jamais retiré le marchand de sable de la liste pour autant, alors...
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
La cruauté de Sandman, c'est le nombre d'épisodes gachés par des talents approximatifs (pour rester poli) au dessin, parmi certains des meilleurs arcs narratifs. Mais Gaiman règne en maître et réussit à compenser les saignements de rétine, en attendant que revienne aux pinceau quelqu'un de capable. (mais bon, ça a été vraiment dur par moment, Sandman méritant tellement mieux)
RépondreSupprimer