mercredi 1 juin 2016

Nom de Dieu, ça existe.

C'est, à la virgule près, les mots qui se sont échappés de ma bouche, dans un souffle étouffé, à 7h15 du matin environ, le 31 mai 2016 (hier matin, quoi). Ce jour là, j'ai découvert quelque chose que j'avais jusqu'alors toujours pensé impossible : Turok a été publié en VF.
Si.

LÀ ! Avril 72 c'est écrit !

J'avais cherché, il y a quinze ans, dans les balbutiements du net, avant même l'âge de Google, l'existence d'une telle chose. Quelques vieilles connaissances bibliothécaires bédéphiles m'avaient bien parlé de quelques héros anglophones hors-Marvel/DC publiés par chez nous, tel Judge Dredd chez Artima ou Le Fantôme chez Remparts, mais Turok, non pas.
Résigné, mais pas franchement étonné, j'avais choisi d'importer le chasseur de dinosaures par mes propres moyens. J'ai fait ça pendant quelques années, et quand j'ai eu tout ce que je voulais, le net avait bien évolué et j'ai découvert la magie du scan, puis la folie des rééditions de luxe (il m'a quand même fallu attendre 2010 pour lire le Turok originel ailleurs que son mon écran).
La VF, je n'ai jamais pensé une demi-seconde à profiter de l'évolution du web pour chercher après. J'avais tout en anglais, pourquoi m'embêter ?

Or donc, ce matin fatidique du 31 mai, j'ouvrais un fraîchement défraîchi Spécial Fantôme, avec ce Fantôme rouge qu'on doit aux éditions des Remparts, publié dans le désordre et avec plein d'trous, mais lisible dans la langue de Jul et de Maître Gims (un nom que j'ai sérieusement du googler pour écrire correctement...). Les bouquins des Remparts ne s'encombraient pas de pages inutiles, on ouvrait, y avait trois bêtises sur l'intérieur de couv', et boum, dans le vif du récit. Il y a rarement autre chose qu'un crédit que, fier amateur de vieilles bédés, on connait déjà, et quelques publicités et autopromotions pour les autres publications de l'éditeur de ces joyeuses aventures.
Et là, sur l'intérieur de couverture de mon Spécial Fantôme Nouvelle Série numéro 2 de décembre 1973, la publicité que jamais ne n'aurais cru voir, que je ne pouvais même pas imaginer dans une édition francophone, surtout dans le magazine d'un mec chelou comme le Fantôme.
Cette pub.

Ecrit en gros. Devant moi. Qui m'appelle.

Il m'a fallu vingt-quatre heures pour m'en remettre, mais maintenant que c'est fait et que je sais quoi chercher, j'ai cinq albums et la majorité des dix-huits numéros de la chose, le Turok des origines, en VF, chez Rempart, publié entre 1972 et 77 en jolis fascicules de 34 pages, imprimés flous sur du papier de merde rosâtre et jauni par le temps, en route vers ma bibliothèque.
A l'époque, c'était vendu un franc cinquante. Aujourd'hui, ça m'a coûté beaucoup plus que je n'ose l'avouer. Mais je m'en fous.
Je suis enfance et papillons dans le ventre.

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