Après la littérature, le cinéma.
Et 2016 fut un excellent cru. Je n'avais pas vécu une année aussi cinématographiquement exaltante depuis un bout de temps. 'Faut aussi dire que j'ai pas vraiment profité du cinéma depuis un bout de temps. Il y a encore quelques années de ça, j'habitais à 500m d'un cinéma de quartier au tarif plancher, et sans compter les affres du transport campagnard, je suis moyen chaud pour bouger à 30bornes et dépenser 19€ pour aller voir des trucs à la qualité somme toute relative (surtout en VF...). Ainsi donc, si mes goûts n'ont foncièrement pas changé (et sont les même qu'en littérature, en toute logique), j'en profite assurément nettement moins, me retranchant sur une VOD au facteur
eye-candy autrement plus limité et aux dates de sorties assez aléatoires. Toutefois, disais-je, cette année fut exaltante, diablement
fun, et rattrape un exercice 2015 pour lequel je ne faisais pas encore de top mais que j'avais trouvé absolument dégueulasse. J'ai pris un pied monumental à regarder des romances SF mielleuses au ras des pâquerettes, des aventures de l'ouest bêtes comme un canon de
peacemaker, des rocambolesqueries junglesques ultra communicatives, et tout un tas de trucs dont je connaissais la bassesse avant même d'en voir la moindre image ; et si j'ai vu parmi tous ces films des tas de trucs bien plus malins qu'ils n'y semblaient, chacun d'eux m'a aussi et avant tout comblé au delà de mes plus pop espérances.
Et comme pour les livres, ils seront rangés sans ordre de préférence, par date de sortie. (Et par simplicité, je donne les titres en VO.)
Synchronicity (22 janvier)
Je suis tombé par hasard sur
Synchronicity, film
low-budget présenté en avant première au
Fantasia International Film Festival en juillet dernier et sorti officiellement cet hiver en VOD. La présence de
Michael Ironside m'avait tenté, la promesse d'une histoire d'amour temporelle intrigué, et vers la vingtième minute, j'étais juste scotché à mon écran. Film d'ambiance bleuté se passant dans des années 80 indisctinctes,
Synchronicity aborde le voyage dans le temps de manière fort actuelle (et réaliste, quoique totalement inexacte) tout en surfant sur toute une vague de visuels ultra-codifiés de la SF de la période qu'il réimagine, des intérieurs à la
Highlander 2 (la chambre d'Abby, c'est l'appart de Connor) aux néons blafards dans des rues enfumées. La musique, tout comme le rythme, emprunte (voire pompe)
Blade Runner, et tout baigne dans une atmosphère étrangement commune tandis que le scénario s'amuse avec des cordes qui n'ont rien de quantiques. Et j'adore quand je devine la fin d'un film à sa cinquième minute mais qu'il arrive quand même à me surprendre par la façon dont il la révèle. Prévisible, mais esthétique, bien monté et envoûtant,
Synchronicity enfonce largement les espérances de son statut sans-le-sous et, sous couvert de SF dure et de course à la technologie, propose effectivement une jolie histoire d'amour.
Jane Got a Gun (27 janvier)
Quand j'ai vu ce film début juin, au bout de la nuit et de l'ennui, je ne m'attendais à rien. Le
trailer était chouette, mais en me renseignant un peu, j'avais vu que sa production avait été un long purgatoire, avec 45 changements de
cast, le départ de sa réalisatrice la veille du début du tournage et la perte du directeur photo. D'un film de femmes par des femmes, porté depuis le début par son actrice principale,
Jane Got a Gun est devenu un truc hybride qui a encore pris deux ans après son premier coup de clap pour voir le jour. Le résultat ? Un
slow burn basique de défense de maison avec des personnages forts en gueules, un
western sec et froid curieusement contemplatif à la mode de maintenant, ouvertement féministe, fait de tensions muettes et dont le coeur/retournement "rien de tout cela ne serait arrivé si on n'avait pas été cons sept ans avant" n'empêche pas d'avancer malgré la tristesse de la réalisation.
Portman y campe une dame autrement moins bête et putassière que la Annie Caulder de
Raquel Welch (ce qui me faisait le plus peur vu le
pitch), et la simplicité du récit offre beaucoup de place à des héros durs et meurtris mais franchement attachants. Ca ne porte honnêtement pas loin, mais c'est impeccablement construit et raconté. Et puis l'épilogue me fait craquer, et dans l'ouest lugubre et poussiéreux du film, le contraste est juste superbe.
Gods of Egypt (24 fevrier)
Dans mon intro, je disais
"conneries communicatives dont je connaissais la bassesse [avant d'entrer dans la salle]", mais
Gods of Egypt est vraiment un poisson à part dans le grand océan des bêtises hollywoodiennes de l'année. Après son mondialement décrié premier
trailer, ce film était tellement sur ma liste que c'en était royalement injuste pour toutes les perles de substance que nous a offert le 7eme Art, mais j'en avais tout aussi royalement rien à cirer. Je
devais voir ça. Le pire, c'est que je m'attendais "juste" à un film bête et niais, je le voyais comme un
Roland Emmerich des
nineties, un
blockbuster positif et
fun prompt à me rappeler quand j'étais môme et que je regardais des "films d'aventure" sans autre prétention que le divertissement. Sauf que non. Oooooh non. Avec ce croisement aléatoire et pourtant tellement logique entre
Stargate,
Les Chevaliers du Zodiaque et
God of War,
Alex Proyas accouche d'un engin délirant que jamais je n'aurais cru voir en 2016 dans un
blockbuster à 250millions de dollars. Certes, la critique y aura vu un film bancal, basique, bête comme ses pieds et dont la moitié des acteurs ont l'air de se foutre (eux aussi) royalement (
Butler excessif en rageux binaire,
Jaimie Lanister juste vide,
Black Panther gaybotine comme un cochon et
Geoffrey Rush fait des grimaces devant un fond vert à chacune de ses apparitions), mais c'est oublier l'insanité globale du machin et le sérieux confondant avec lequel il est mis en scène, qui parviennent à emporter allez savoir comment cette indicible adhésion de grande gamelle involontaire. Son scénar' de jeu vidéo et son visuel bariolé de
toku nippon en font de ces divertissements croustillants du samedi soir entre potes. J'étais dedans et parfaitement au fait de la bêtise intrisèque à l'entreprise rien que sur le principe bête et méchant des dieux à mi chemin entre des
Transformers et des Chevaliers d'or ('faut tellement une version alternative avec un générique de
Bernard Minet), mais c'est bien le ton du film, complètement premier degré, qui lui vaut sa place ici - avec
Gods of Egypt, j'ai vécu un vrai grand et incroyablement improbable moment de cinéma : j'ai vu, de mes propres yeux, la naissance d'un nanar. Si. Un nanar en puissance, pur, la définition même du terme, le truc pas fait exprès, tourné avec une foi inébranlable mais finalement désespérément foiré, fauché, baroque jusqu'à l'absurde et complètement n'importe-quoi qui prend totalement par surprise.
Gods of Egypt rate, puissance mille, absolument tout ce qu'il entreprend, et la chute est tout bonnement hallucinante de drôlerie accidentelle. Ce pauvre
Alex Proyas est définitivement convaincu d'avoir fait un beau et bon film en hommage puissant à sa belle Egypte, et moi, je sais que la seule gloire qu'il aura jamais, c'est une page sur
Nanarland et une place de choix dans un étal de vidéoclub ; une gloire de bonbon mou trop sucré parfum foirade de l'impossible que son premier degré transporte aux frontières de l'exceptionnel, un dérapage totalement incontrôlé qui accouche d'un objet cinéphilique d'une autre galaxie, un carnaval insensé et kitsch qu'on regarde ébahi (et mort de rire) en se demandant "comment ?"
The Jungle Book (13 avril)
Les premiers singes de l'année, parfait apéritif avant
Tarzan ? J'étais pas sûr. Je partais avec beaucoup de curiosité mais aussi d'appréhension, les bande annonces me laissant un a-priori hyper négatif sur son traitement graphique. Ca avait l'air réaliste jusqu'à la faute, très, trop sombre (genre "
grim&gritty post-
Nolan des années 2010 ultracontrastées" sombre), avec des animaux aux allures de véritables monstres fantastiques. Ca me rappelait le
Legend de
Ridley Scott (un de mes pires souvenirs de jeunesse), un film au prémice du dimanche matin que le ton et le graphisme rendaient tout simplement insupportable à mes yeux. J'ai aussi eu peur du "syndrome
Maléfique" et du film qui ne va pas au bout de son idée... Et au final... Au final, c'est un très très bon
remake d'un très très bon film (surtout que, à cinquante ans d'intervalle, y a prescription). Les deux univers, l'enfantin et le réaliste, se télescopent bel et bien (les premières minutes sont très étranges) mais le film trouve un équilibre quasi contre-nature entre les deux (au moment de la scène du rocher de la paix, en fait), parvenant à émerveiller autant qu'à effrayer sans jamais donner l'impression d'aller vers l'un ou l'autre au hasard, jusqu'à un final enflammé honnêtement surprenant où les rôles s'inversent pendant une fraction de seconde.
Le Livre de la jungle nouvelle formule a beau présenter des animaux et une jungle
true-to-life, l'histoire reste
bigger-than, fantaisiste et fraîche dans sa caractérisation, dans une jungle pleine de couleurs, avec des personnages attachants, beaucoup d'humour, s'offrant même deux chansons qui n'ont strictement rien à foutre là (
Bare Necessities passe encore, mais
Walken qui récite
I Wanna Be Like You, c'est deux pleines minutes de torture), et ses monstres ne peuvent rien devant la majesté et la féérie de la jungle (les éléphants, bordel...). Peut-être que je l'apprécie d'autant plus que j'avais très peur de le voir, qui sait, toujours est-il que j'en ai pris plein les yeux (j'aurais même voulu plus de
Kaa, qui était le perso que je craignais le plus, pour d'évidentes johansonesques raisons) et que je l'ai revu deux ou trois fois depuis avec le même plaisir. Ce film est remarquablement beau, et ça n'a l'air de rien, mais le gamin qui joue
Mowgli s'éclate comme un fou, ça se voit, et en tant que seul humain du
casting, son plaisir est ultra communicatif. Le pire dans tout ça, c'est que ce film que j'attendais comme apéritif négligeable et qui m'a tant surpris s'est bel et bien être avéré le parfait pendant de
Tarzan, mais à l'envers, parce que
Tarzan, c'était très très très très très très (très très...) nul.
Criminal (4 mai)
Un jour, avec ma maman et ma p'tite soeur, on a décidé de passer un après-midi polar au ciné. Moi, je voulais voir
Kevin Costner avec les souvenirs d'un espion casser des bras comme un
Liam Neeson toxicomane, et j'ai laissé ma maman et ma p'tite soeur choisir l'autre. Permettez-moi d'appuyer sur le goût particulièrement exquis de ces dames, qui ont choisi
Money Monster, un thriller économique sur fond de prise d'otage étonnement solide, sinon convenu, qui propose quelques vrais instants d'accrochage à son siège et présente
Jodie Foster comme une réalisatrice à suivre. Après avoir vu les deux films, j'avais même mis
Money Monster à cette même place, définitivement le meilleur
film des deux. Sauf qu'au moment de finaliser ma liste, j'avais oublié
Money Monster, alors que
Criminal m'était fermement resté en tête. J'aime
Costner environ mille fois plus que
Roberts et
Clooney, ce qui aide forcément, et le prémice en lui-même m'intéressait de toute façon beaucoup plus à la base, mais si je ne peux aujourd'hui décemment pas faire cette liste sans ce film, en sortant de la salle, j'étais beaucoup plus mitigé. J'avais un (plusieurs) gros soucis sur le rythme, l'originalité toute relative du scénario et le côté résolument cliché de nombreux éléments clés du récit qui le faisaient passer pour un bête film d'action rédempteur au bon fond assumé qui voit le pire des salopards sauvé par la justesse d'un autre parti trop tôt. C'est à la réflexion, à l'impact résiduel, que
Criminal prend toute sa valeur. Il y a quelques images très fortes, des échanges vraiment superbes entre
Costner et
Gadot, et le dernier plan, qui m'avait vraiment mis mal à l'aise au cinéma et que je trouve toujours profondément
creepy, a fini par emporter mon indéfectible adhésion à force d'y penser. Je me suis aussi rendu compte que son réalisateur était l'auteur de
The Iceman, aux thématiques très proches, plein de ces scènes "beauté du mal" très dérangeantes, et lui aussi servi par un casting cinq étoiles, remettant à rebours pas mal d'éléments en place.
Criminal est une course-poursuite
spy-fy prévisible mais beaucoup moins terre-à-terre qu'il n'y parait, à la cinématographie efficace quoiqu'inégale, qui me laisse éminemment partagé sur ses qualités narratives mais qui fait définitivement partie de ces films qui restent en tête pour plein de bonnes raisons. Et je ne pouvais pas ne pas en parler.
Equals (26 mai en VOD, initialement présenté en septembre 2015 à la
Mostra de Venise)
I'm a sucker for scifi romance, j'l'ai d'ja dit ;
Ex Machina m'avait presque fait tomber pour un robot l'an dernier (c'est très rigolo de se souvenir de ça quand, quelques mois avant d'écrire ces lignes, on a lu
Les Androides rêvent-ils de titres à rallonge en entier pour la première fois et qu'on s'est dit que, si c'était nous, on serait parti avec
Rachel), et j'ai la malchance(?) de réellement apprécier
Kristen Stewart, alors... J'ai tenté. Mélange entre un
Gattaca moderne, des restants de
THX et un monde
1984ien délateur au possible, tourné dans ce que je suis persuadé être des
leftovers du
The Island de
Michael Bay,
Equals a un monde qui n'a pas beaucoup de sens, et... C'est pas grave, en fait. La bande annonce m'avait filé des frissons hypernégatifs de souvenir
Equilibriumiens avec son "
no emotions" un peu beaucoup passionnément basique, mais le monde froid et sans vie d'
Equals fonctionne grâce à une humanité génétiquement modifiée où l'empathie est, au sens premier, une maladie dégénérative (dont l'imagerie résonne
curieusement TRES fort dedans mon intérieur de moi-même) et le film traite le sujet émotionnel comme central. On échappe donc sans peine aux
plotholes où on se demande comment des gens font pour se marier et avoir des gosses dans une société où ils prennent tous des medocs antisentiments, et le résultat est une ambiance réellement glaçante. La mise en scène suit, c'est très
arty, clipesque, avec un fond sonore entre classique aérien et post-rock cristallin et des flous artistiques colorés filmés caméra au poing, instables et super près des gens, avec un relent insécure désorientant et voyeuriste. Au milieu de ça, une romance un peu niaise mais puissante et bien amenée (et qui passe d'autant mieux que
Hoult est un illustrateur, donc déjà susceptible d'être plus désinhibé que ses collègues et avec un moyen de s'exprimer). C'est pas grandiose, mais c'est beau, touchant de simplicité, et ça me fait des choses le long de la colonne vertébrale (le final...). C'est, de loin, le film qui m'est le plus revenu en tête cette année, celui que j'ai le plus revu, que j'ai pris le plus de plaisir à revoir, j'en ai écouté la bande son en boucle, et je pense très sincèrement que c'est mon film favori de 2016.
Yea. I am a sucker for sci-fi romance.
Kubo and the Two Strings (13 aout)
Le studio
Laika n'est pas tenu par des manches. A l'oeuvre sur
Coraline,
Paranorman et
The Box Trolls, ayant été formé à la grande école d'
Henry Jamesetlapèchegéante Selick,
Kubo était pourtant leur premier film entièrement réalisé
in-house, avec
Travis Lnight,
lead-animateur, en guise de réal. Le résultat ?
Breath-fuckin-tacking. Et vous me pardonnerez la grossièreté.
Kubo est beau, épique, fourmillant d'idées, avec un graphisme ciselé (quoique tourné sur fond vert et rehaussé de
CGI, le
stop motion reste indéniablement palpable et la patte
Selick est bien plus présente que dans un
Paranorman, par exemple), un
casting vocal cinq étoiles et une bande-son absolument magique. Sous le déluge de superlatifs ? Un conte pour enfants sombre mais drôle et gai, habituel de la firme, n'épargnant ni douleur ni cruauté, narré quasiment à la première personne (l'intro est superbe), avec toujours cette touche de fantastique horrifique hyper-référencé, jouant cette fois-ci des monstres nippons pour ajouter à la surprise. Et puis c'est beau. Vraiment beau (du genre à faire regretter de pas l'avoir vu au ciné, même si le dévédé m'a permis de faire pause à tout bout de champ pour regarder les décors - sans rire). On n'atteint, scénaristes et réals étant loin d'en avoir le bagage, pas le niveau de maîtrise d'un
Coraline (l'histoire est aussi beaucoup plus convenue, une simple quête initiatique avec ses persos et situations classiques), mais il y a ce "truc" incertain qui rend le voyage, tout prévisible qu'il soit, toujours merveilleux.
The Magnificent Seven (28 septembre)
L'idée me plaisait, le réal me plaisait, le
cast me plaisait, les
trailers me plaisaient... Le film m'a plu. Aussi simple que ça.
Les Sept mercenaires nouvelle version n'a aucune utilité, et c'est précisément tout son intérêt. Le
plot est connu (et pas que par l'original, lui-même un
remake, et dont le prémice a été repris 115mille fois depuis) mais il y a justement un côté diablement engageant dans cet espèce de cocon scénaristique et caracteriel qui fait que le truc fonctionne. A mort. Ce film est convenu, prévisible et, pour être honnête, très artificiel, mais il a du style et pue la
badasserie par tous les pores, espèce de
spagh' ultra moderne avec une collection de gueules telle que j'en avais pas vu depuis
Sergio Leone et des idées de mise en scène dont la démesure se dispute à l'archétypage (et une musique...). Souvent, il en prend des allures de bédé, bien aidé en ça par une colorimétrie jaunâsse de vieux
pulp et des contrastes totalement exagérés. Les héros sont au diapason,
Denzel transpire la classe,
Pratt est fun,
Ethan Hawke fait merveille en sniper hanté, les méchants sont ultra méchants et
over-the-top, et si on oublie vite les autres persos, il leur reste quand même assez de temps d'écran (et de
chara-design iconique) pour une scène d'anthologie ou deux (j'aime tout spécialement le fait qu'ils aient repris certains
gimmicks des originaux mais aient construits des persos totalement différents avec -
D'Onofrio et
Storm Shadow, notamment). Bon, pour sûr, c'est pas
Hell or High Water (sublime western moderne), vous n'allez pas voir
Les Sept mercenaires en 2016 pour recevoir le même genre de baffe que pouvait mettre
Les Sept mercenaires de 1960, vous y allez pour vous
souvenir de la baffe en question. Ce film est un
trip nostalgique et gamin, gratuit et désinvolte, le genre de prod' qui démarre autour d'un verre en disant "Hé, viens on fait ça, comme quand on était mômes", et qui le fait superbement bien. C'est pas con, pas prétentieux non plus, c'est juste pour le plaisir. Et en ça, je retrouve
Antoine Fuqua : son
King Arthur m'avait rappelé pourquoi j'aimais les
peplums, ses
Sept mercenaires me rappellent pourquoi j'aime les
westerns. Et bordel
j'aime les
westerns.
The Accountant (14 octobre)
Que voila un film intrigant, et le dernier à avoir fait la liste, en vérité. Je pense ne plus avoir besoin d'exprimer mon
soft spot pour la
spy-fy et les
techno-thrillers, j'suis un gamin des films d'action des
nineties et j'ai grandi pour en apprécier les évolutions techniques et esthétiques modernes, mais ce goût m'a souvent joué des tours, surtout quand le genre et ses
tropes partent tellement dans tous les sens qu'on a encore du mal à savoir si c'est bien de la
spy-fy ou du
techno-thriller. En l'occurrence, ici, on est plutôt dans le giron pleinement action/
one-man-army/pan-pan-boum-boum du truc, puisque plane une (gigantesque) ombre curieusement
old-school mais néanmoins très moderne dans la mystéro-
Bournerie que cette histoire de tueur-banquier laissait imaginer :
John Wick. Difficile en effet de ne pas voir le spectre du nouveau nom de
Keanu dans chaque placement de caméra ultra-léché, dans la précision mathématique du personnage comme de ses plans d'action, et dans la violence au visage froid qu'il décharge sans prévenir... De là vient aussi ce qui est à mon goût le pire défaut du film (faire de l'autisme un superpouvoir), mais comme chez
Wick, comme chez
Bourne et comme chez tous ces héros qui ont à leur manière redynamisé nos films d'action, ça marche dans la logique interne du récit. Et le perso est vraiment bon ! Certes, il est absurde, le prémice même est absurde, mais une fois l'incrédulité suspendue, il
marche : c'est pas
vraiment un super-héros, c'est un soliste un peu égoïste, sa condition le rend distant et fuyant, il est cheval entre son éducation rude et son hypersensibilité, et il a juste une manière plus qu'évocatrice de la décharger. Il est présenté si sérieusement qu'on n'a pas vraiment l'idée de s'arrêter pour se dire "Hé mais c'est n'importe-quoi". On accepte, parce que c'est comme ça. Et c'est tout ce côté premier degré qui fait le sel de ce genre de pièce au cinéma : parfois ça foire et ça donne
Gods of Egypt, parfois ça marche et ça donne
The Accountant (ou
Mr Wolff en VF, parce que "
Le Comptable" ça sonne pas assez
badass, je suppose).
The Accountant est un suiveur, il n'a rien de révolutionnaire, n'ayant ni la pertinence surprise de son inspiration ni même l'intention de l'avoir ; non, il s'inscrit dans la pure exploitation, et toute la question, c'est de la faire
bien. Et
The Accountant le fait bien, soigneusement codifié et réalisé (par un monsieur qui n'est pas un manche, d'ailleurs, puisqu'on doit aussi à
Gavin O'Connor des trucs comme
Warrior ou (tiens tiens)
Jane Got a Gun - à croire qu'il est un spécialiste des projets
blacklist), exploitant tant les défauts attendus que les qualités expectés de ce genre de production (jusqu'au final
revelations-heavy à en devenir ridicule), avec pour principal effet (à part de m'avoir rendu salement impatient de voir
John Wick 2 -genre, encore plus que le simple fait de savoir que
John Wick 2 va sortir putain-,ce qui, dans sa catégorie d'
actionner premier degré
badass et
cool, est déjà un compliment) de conforter l'amateur du genre dans le fait qu'il aime ces films. Ouaip, encore un film "zone de confort", à croire que j'ai vu que ça cette année...
Jack Reacher: Never go Back (21 octobre)
On m'avait dit et j'avais lu tellement de mal de ce film que je l'ai vu, si en pas en traînant les pieds (
Jack Reacher fut de mes favoris de 2012 et j'attendais quand même sa suite, malgré l'absence de
Christopher McQuarrie aux manettes, avec beaucoup de curiosité), au moins avec un fort a-priori. Quelle charmante surprise, alors, quand le film s'avère, à défaut d'être spécialement marquant, au moins compétent et conscient de ce qu'il fait. On se laisse assez facilement embarquer par un trio de héros plutôt bien pensé et agréable à suivre, le méchant très méchant est autrement plus inquiétant que
Jai Courtney, et si l'intrigue globale se boucle de manière un peu tire-bouchonnée, c'était de toute façon déjà le cas dans le premier film... Alors quoi ? Pourquoi tant de haine ? Eh bien tout simplement,
Never go Back n'a, stylistiquement comme scénaristiquement, pas grand chose à voir avec le premier volet, et la comparaison n'est pas franchement flatteuse. Sans compter qu'il est bien basiquement un moins bon film pour commencer, il souffre surtout d'une rupture de rythme assez flagrante et pas toujours maîtrisée par
Edward Zwick, qu'on sait plus à l'aise sur des films plus posés (voir
Le Dernier samourai ou
Blood Diamond). Ce qui est très drôle et très paradoxal, c'est que son CV en faisait réellement un remplaçant tout désigné à l'esthétisme lent que
McQuarrie avait développé sur le premier, mais que, justement,
Zwick ne maîtrise pas le rythme imposé par la course-poursuite continue de ce second volet, là où
McQuarrie avait parfaitement réussi la transition
blockbusteresque sur
Mission Impossible 5. De là découle un film un peu bâtard, trop propre et trop calibré, trop "
Bournien" pour être honnête (ce qui est très drôle à dire quand, justement, la cuvée
Bourne annuelle fut l'un des pires films de l'été), et dont le montage ne fait que souligner les errances d'un scénario qui tente à la fois d'humaniser la figure monolithique de
Reacher tout en appuyant sur son côté Terminator invincible, auquel il faut ajouter une intrigue espionne qui était déjà strictement prétexte et bête dans le livre... Et c'est précisément là qu'intervient un détail hors-le-film qu'on oublie vite mais qui m'a frappé : ce côté plan-plan mécanique, purement récréatif ou presque, et le passage d'une histoire à l'autre d'un policier quasi contemplatif à de la grosse baston post-militariste, c'est précisément ce qui fait tout le sel des bouquins de
Lee Child, auteur au style
pulp cinématographique à souhait qui n'a jamais caché écrire pour le
fun et pour le fric.
Never go Back est, c'est un fait et je l'ai déjà souligné, moins bon que le précédent, mais il est également une parfaite illustration de son matériau d'origine. Il y a quatre ans,
Jack Reacher m'avait donné envie de lire ; cet automne,
Never go Back m'a rappelé mes sensations de lecture.
Arrival (11 novembre)
Ben oui,
Arrival, bien sûr,
Arrival. Bon, qu'on soit clair dès le début, je savais quelle réputation avait le film en y allant, je connaissais l'histoire (la nouvelle d'origine est une de mes références absolues en
hard SF), j'étais totalement acquis à sa cause et je voulais qu'il m'en mette plein les yeux. Mon biais n'est pas assez prononcé et je n'suis pas assez cinéphile pour vérifier ou commenter le péremptoire consensus qui voudrait que ce soit "le meilleur film de SF de la décennie" ou "le nouveau
2001", mais ce qui est certain, c'est que question m'en mettre plein les yeux, il ne s'est pas fait prier. On sent, surtout dans la mise en scène des tenants militaires de l'opération, ce qui avait fait le succès de
Villeneuve sur
Sicario, l'image scotche à son siège et le
sound design est proprement terrifiant (jusqu'à friser très sérieusement mes extrêmes misophones et nictophobes), le
slow burn courant de l'arrivée au camp de base à l'entrée dans le vaisseau extra-terrestre étant probablement, oui, la meilleure pièce de cinéma de l'année. Mais il y a un mais. Parce que la comparaison avec
Sicario peut être étendue à
tout le film, en fait. Sa structure, son rythme, son découpage, son montage, sa musique, ses personnages, tout. De fait, tant qu'il est question de raconter avec des images (les imbrications des
flashbacks/forwards et la confusion temporelle de
Louise, par exemple),
Villeneuve fait un boulot magistral, mais sa narration hypervisuelle s'accorde (assez logiquement) mal avec une intrigue linguiste étonnement précise, un secret militaire laissé intentionnellement opaque et d'importantes considérations métaphysiques qu'il eut été bon de longuement expliquer, plombant souvent le rythme et diluant peu à peu l'effet boeuf de sa première demi heure. Le scénario semble trop dense, trop touffu pour qu'on en reste à ce brouhaha ambiant, certes parfaitement en phase avec l'état émotionnel d'une héroïne qu'on suit à la première personne, mais qui ne semble jamais réellement maîtrisé (et j'ai tendance à penser que son recours à la voix off est un aveu de faiblesse à ce niveau là). A l'extrême opposé de la première demi-heure de trouve ainsi la dernière, un
rush en forme de puzzle -assurément volontairement- incompréhensible dont on récupère certes les pièces maîtresses mais qui laisse de frustrantissimes -et pas tous volontaires- trous, et une partie de moi ne peut s'empêcher de penser que j'ai souvent du à ma connaissance du texte d'origine de boucher ceux qui pleuvent au fil du récit. Reste que
Villeneuve sait faire des images, construire des moments et donner de l'impact à ses scènes, et que s'il peine à raconter une
histoire, il plante suffisamment de graines dans ses moments forts pour rattraper l'attention parfois glissante de son spectateur (j'avais d'ailleurs aussi eu cette sensation de "ventre mou" au milieu de
Sicario, et c'est exactement ce que je craignais sur
Arrival) et lui remplir les yeux dès qu'il en a l'occasion. En résulte un bel objet de cinéma, un film effectivement superbe dont les scènes majeures resteront en tête pendant un bout de temps, mais aux faiblesses tout aussi visibles que ses forces. Sa principale qualité, et rafraîchissante originalité, c'est d'être un
blockbuster de SF intelligent, sans le moindre coup de poing, une espèce de songe étrange dont le rythme lancinant et la froideur (le réalisme?) ambiante s'accordent aussi paradoxalement que parfaitement à l'improbabilité scénaristique. Je ne sais pas, disais-je, s'il mérite sa dithyrambique réception et sa réputation de futur culte, j'en doute même très certainement, mais il mérite assurément celle qui en fait un bon et beau film, et il a par ailleurs le bon goût de confirmer
Villeneuve comme un excellent réalisateur "de l'image" (et ça me
pump grave pour
Blade Runner 2049, semblant de rien, parce que ça aussi, c'est le genre de film dont je n'attend
rien d'autre que du plein les yeux contemplatif - et putain, s'il arrive à avoir son
Dune...)
Mentions spéciale
Spartacus (13 mars)
Oui,
Spartacus. Y a eu
Spartacus au ciné cette année. Mais un
Spartacus tout à fait spécial. Voyez-vous, pendant qu'on s'amusait à faire un
remake dégueulasse de
Ben Hur, j'ai vu un truc très étrange au cinéma cette année. Enfin, étrange... étrange
javaisjamaisvuavant, pas étrange
bizarre : j'ai été voir un ballet.
Et c'est...... fascinant. Bon, j'ai choisi, hein, j'ai été voir
Spartacus, comme ça au moins j'étais sûr d'y trouver un demi intérêt, mais le truc c'est que j'ai vu une des représentations du
Bolchoï diffusées au cinéma... Et c'est juste complètement dingue. Ca m'a fait le même genre d'effet que de regarder l'original muet d'un film que je connaissais. Il m'a beaucoup fait penser à ma première vision de
Metropolis restauré, par exemple, mais je vais prendre un exemple plus
pop et plus parlant :
Frankenstein. Le film de 1931 est un
remake d'un film muet de 1910, et le
screenplay est sensiblement le même, sauf que ça dit rien, c'est du muet, y a juste une bombarde musicale et des gens qui se meuvent à l'écran.
Spartacus en ballet, c'est pareil. L'histoire que j'connais, racontée en mouvements amples et affectés. Et narrativement, c'est un truc de dingue. Y manque
rien. Toutes les scènes sont super compréhensibles, les danseurs sont tellement expressifs qu'on ne rate absolument rien de qui fomente un mauvais coup ou qui a peur pour l'autre, et dans le même temps, ça virevolte partout, y a des légionnaires qui font des triples axels, des courtisanes qui font des
splits par dessus des esclaves prostrés avec emphase, des bergers qui dansent avec des satyres... C'est... Fascinant, ouaip, j'ai pas d'autre mot. Ca compte pas vraiment, mais c'est pourtant la meilleure expérience que j'ai vécue dans un cinéma cette année.
Mentions
Deux docus bédé, d'abord
Hergé : à l'ombre de Tintin, portrait comme son nom l'indique du créateur plutôt que de la créature, ce qui n'est pas arrivé souvent (surtout en comparaison du nombre d'études dédiée au petit reporter), puis
Lucky Luke - La fabrique du western européen, dédié quant à lui tant aux auteurs qu'au personnage, et surtout à l'impact du
cow boy de
Morris sur l'imaginaire franco-belge.
Zootopia, fun, joli, attachant, avec un putain de bon sujet et beaucoup de finesse, mais tristement incohérent narrativement - et j'aime pas incohérent dans mon polar, même quand les policiers sont des lapins mignons.
Warcraft était carrément bon par rapport à la réputation dégueulasse qui le précédait, mais si le graphisme est réussi et le film clairement compétent (en même temps, fiston
Bowie n'est pas un branquignol), c'est quand même très moyennement mon délire. Et j'ai regardé
Deadpool, au pif, un aprem' d'ennui - c'est très con, pas très bon, narrativement au ras des pâquerettes, trop long (et pourtant ça dure 1h40), la fin pue du tchul et le cassage de quatrième mur à tout bout de champ c'est vraiment très chiant, mais j'ai rigolé comme un stupide d'un bout à l'autre et j'ai pu prouver à mes yeux et mes oreilles que
Ryan Reynolds était bel et bien
Deadpool en vrai (si, depuis le début, revoyez son
Hannibal King dans
Blade 3, c'est sidérant),
so i guess, hurray ?
J'ai pas de liste d'attente particulière pour l'an prochain (
Blade Runner 2049 et
John Wick 2, c'tout), aussi finissons avec un mot sur
The Legend of Tarzan, si vous le voulez bien.
Pour citer
Winnie l'ourson : "
oh, misère." Je voulais que ce film marche. Je voulais
tellement que ce film marche. Je l'ai même défendu de
certaines accusations que je trouvais étranges avant même de l'avoir vu. D'ailleurs, le voir, j'en avais la frousse, les premières images et l'affiche promotionnelle étaient assez dégueu à mon sens. Mais je voulais qu'il marche, j'étais même prêt à me forcer à l'aimer, tant je voulais qu'il venge
John Carter. Et... non. Juste non. Merci, sans façon. Je me souviens qu'à l'issue du premier
trailer (décembre 2015 quand même), j'avais écrit deux ou trois impressions, comme
Margot Robbie qui ressemblait vraiment à cette
Jane désespérément amoureuse, toujours en danger mais loin d'être sans ressource, qui vit dans mon imagination (je ne le répéterai jamais assez,
Jane n'est pas une princesse en détresse, c'est une cible pour atteindre
Tarzan, elle le sait très bien, et elle s'en fout - c'est même précisément la confiance absolue de
Jane qui rend l'image même de
Tarzan si puissante), comme le
design des singes complètement abusé (genre "miniature du
King Kong 2005" abusé), et comme je m'attendais à ce que monsieur
Waltz cabotine encore plus que dans
James Bond. Le tout baignant dans une imagerie exagérément
badass qui donnait salement envie et absolument pas du tout à la fois. Du magnifiquement encourageant et de l'affreusement peu engageant en même temps, quoi. La seule chose que je n'avais pas jugée au préalable, c'était
Lord Greystoke ; même après cet encart risible où
Samuel L. Jackson l'invective dans un salon, je réservais mon avis. Il m'avait l'air apathique et j'avais peur du syndrome
Mad Max Fury Road où il serait le fantôme de son propre film, mais je voulais juger sur pièce. Tout ce qui m'intéressait, c'était que ce soit une aventure autocontenue et de ne surtout pas avoir à vivre une énième
origin story...
Au final, j'avais bon sur toute la ligne, en bien comme en mal. Par exemple,
Margot Robbie.
Margot Robbie est Jane Porter, et c'est le seul point positif du film.
The Legend of Tarzan est un récit
pulp débridé abracadabrantesque, ce qui n'est pas un mal en soi, mais dont les largesses narratives sont quasi impardonnables (le montage est ignoble, c'est le mec qui a fait les derniers
Harry Potter, ça s'voit, et c'est pas un compliment) et dont le graphisme oscille difficilement entre l'absolument fantastique (la réunion avec les lions) et le
CG ultra
fake dégueulasse (absolument tout le reste).
Jackson et
Waltz sont deux clowns agaçants qui font des monologues inutiles,
Djimon Hounsou, pauvre
Djimon Hounsou, est le (sous-)méchant le plus inutile de l'univers, et
Alex Skarsgård fait peine à voir en
Tarzan constamment ballotté entre fiction et réalité, fatigué par sa propre légende et bien mal servi par l'incapacité du scénario à choisir l'un ou l'autre. C'est... pénible. Pénible en tant qu'amateur du personnage, évidemment, mais surtout en tant qu'amateur de cinéma. Y a des "moments", comme ces quelques secondes de retrouvailles avec les lions, ou ce plan dans la bataille finale où
Tarzan rattrape
Jane au vol et qu'elle se love dans ses bras quasi-instantanément, mais j'ai l'impression qu'il manque des bouts. Le film ne décolle jamais, et visuellement, c'est d'une tristesse... Les feuilles vertes désaturées et la pluie, ça marchait dans l'approche naturaliste d'
Hugh Hudson, mais dans ce film tourné à 99% sur fond vert, c'est laid. Sans compter un rendu tout flou à demi éthéré qui ne rend pas service à la qualité plus que discutable des effets spéciaux et dont la lumière me fait penser à tellement de jeux vidéo aux
shaders foireux que c'en serait drôle si ce n'était pas si triste.
Et si encore c'était
fun ! Mais non. C'est chiant. Rendez-vous compte, ils ont réussi à rendre
Tarzan chiant ! Au début du projet, j'imaginais au moins pouvoir en dire qu'il me faisait le même effet que
John Carter, "emportant inconditionnellement mon adhésion malgré ses défauts", et c'était probablement le meilleur compliment que je pouvais lui faire, mais je refuse d'insulter
John Carter avec ce film. Il l'a bel et bien vengé au
box office, mais qualitativement...
The Legend of Tarzan est un immense gâchis, un gâchis que je place au même rang que -tiens, tiens- le
Mad Max de l'an dernier : des persos que j'adore, un bon
cast, quelques chouettes images, mais un film narrativement effroyable, sans âme, creux en contenu, qui pue le
fake de synthèse et se révèle au final juste désespérément, tristement et irrémédiablement... mauvais. Je suis amère déception.