J'n'en ai pas parlé au moment de sa diffusion, pour éviter de couper mon questionnaire, et j'ai profité du premier jour de juin pour revenir dessus... Sauf que bizarrement, en le revoyant, je me suis demandé s'il était vraiment bien utile que j'aligne toutes les remarques auxquelles j'avais pensé la première fois. J'avais pensé à un parallèle douteux avec Magnus, Robot Fighter, j'avais eu deux ou trois interrogations sur ce qui aurait fait disjoncter les gens (une IA maligne à la I, Robot ?), j'étais prêt à faire des tas de suppositions... Et puis je me suis rendu compte qu'en fait je n'avais strictement aucune idée de ce dont je parlais (je ne connais pas cette série, je n'y ai jamais joué), et qu'aussi intéressantes qu'aient pu être mes références, elles n'avaient pas lieu d'être face à cette vidéo.
C'est que, non content d'être un produit publicitaire, ce trailer se permet de luxe d'être en prise de vue réelle (les hipsters disent "live") ce qui crée forcément un degré d'empathie supplémentaire, et, n'étant évidemment pas construit comme un trailer de cinéma, s'offre un aspect narratif particulièrement fort. On se retrouve devant ce qu'on pourrait qualifier de proof of concept surbudgetisée, une vidéo destinée non pas à présenter le contenu d'un produit mais à pitcher son univers, et d'un coup, toutes les choses que je pensais dire dessus m'ont parues... superflues.
Il s'agit tout bêtement d'une origin story résumée en trois minutes, réalisée qui plus est avec une compétence à faire passer pas mal de films d'1h50 pour des travaux inutilement redondants. J'y vois des tonnes de trucs qui me chatouillent les neurones à un niveau stratosphérique, et, pour une série qui ne m'avait jamais intéressé (pour de pures raisons de gameplay), soudain, l'univers devient un réel plus. En prenant le parti de montrer l'avant-jeu, l'origine d'une constituante de son monde, ce trailer offre un terrain bien plus concret que ce que j'avais vu de la licence jusqu'alors (car j'ai réellement l'impression que jamais on ne me l'avait présenté avant - et j'ai traîné sur RPGFrance, où cette licence est une institution), sans compter, je le répète, qu'il est narrativement tout à fait compétent. Il parvient à raconter une histoire complète sans nommer personne et simplement en focalisant sur deux silhouettes, vite caractérisées, qu'on ne manque jamais d'identifier malgré l'effervescence ambiante et le bruit d'un montage oscillant entre infomercial et reportage de guerre dont les voix ne manquent jamais de se superposer.
Sans rire, c'est extrêmement bien foutu, et fi des définitives appréhensions envers le jeu lui-même qui me laisse à demi-vide devant une image de FPS spyfy un peu vain, je serais, à voir ça, plus qu'intéressé par plonger dans ce monde transhumaniste désenchanté.
A vrai dire, j'en viens à rêver d'un point'n click qui utilise la narrative de la chose tant je la trouve intrigante...
Enfin bref. Trailer, disais-je.
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