J'aurais sans doute pu (du?) étayer un peu mon propos sur l'étrangeté du Jonah Hex post-apo, son histoire, tout ça, mais voyez-vous, là est justement tout l'intérêt du personnage : Jonah Hex n'a pas besoin d'histoire, comme nous le démontre avec beaucoup d'à-propos le toujours très pulp Francesco Francavilla.
mercredi 30 janvier 2013
mardi 29 janvier 2013
Riders of the Purple Sage
Parfois, au hasard, on tombe sur de chouettes choses.
Riders of the Purple Sage est un vieux roman. Ecrit en 1912 par Zane Grey, il est considéré comme l'oeuvre majeure du western et celui qui popularisa la recette classique du genre. Produit par ses vedettes (Ed Harris et sa compagne, Amy Madigan), Riders of the Purple Sage est aussi un téléfilm de 1996, cinq ou sixième adaptation du roman (la première date de 1918 et une version de 1925 affichait rien moins que Tom Mix dans le rôle principal), et un beau téléfilm. La photo y est superbe, éclairée naturellement par des paysages grandioses, et porté par un scénario qui ne cache pas son âge, mêlant aux plus grosses ficelles du mélodrame populaire les plus beaux archétypes du western américain.
Et on se prend au jeu des références.
Le mystérieux vengeur qui débarque dans le ranch tenu par une jeune femme seule contre tous, n’est pas sans évoquer le Pale Rider biblique d'Eastwood. Avec son look d’épouvantail efflanqué, son regard hanté et son étrange perruque, Ed Harris est une de ces silhouettes dont on se raconte la légende au coin du feu. Seulement, là où la figure fantomatique de Clint déambulait, désincarnée, dans un paysage de mort, Ed Harris est bel et bien humain, animé par une vengeance qu'il couve depuis des années et par l'amour qu'il éprouve pour Amy Madigan dans le rôle d'une femme au passé pas si différent.
Evidemment, il y a aussi dans Riders of the Purple Sage de ces conventions télévisuelles qui font sa nature. Les méchants sont très méchants, l'amour est toujours vainqueur et lorsque le héros dégaine, dans le dernier quart d'heure, l'arme qu'il avait juré de ne plus utiliser, c'est l'Apocalypse. Ou quelque chose comme ça.
Riders of the Purple Sage est de ces bons westerns qui n'ont ni la possibilité ni la prétention d'être autre chose qu'un bon western. Plein de belles images et de caractères trempés aux paroles aussi simples que leurs costumes. La réalisation est propre, les accessoires sonnent authentique, le casting est excellent. Riders of the Purple Sage est un film à voir. Vraiment.
Riders of the Purple Sage, enfin, s'appelle Les Cavaliers de la Mort en français. Les voix du Seigneur...
Et on se prend au jeu des références.
Le mystérieux vengeur qui débarque dans le ranch tenu par une jeune femme seule contre tous, n’est pas sans évoquer le Pale Rider biblique d'Eastwood. Avec son look d’épouvantail efflanqué, son regard hanté et son étrange perruque, Ed Harris est une de ces silhouettes dont on se raconte la légende au coin du feu. Seulement, là où la figure fantomatique de Clint déambulait, désincarnée, dans un paysage de mort, Ed Harris est bel et bien humain, animé par une vengeance qu'il couve depuis des années et par l'amour qu'il éprouve pour Amy Madigan dans le rôle d'une femme au passé pas si différent.
Evidemment, il y a aussi dans Riders of the Purple Sage de ces conventions télévisuelles qui font sa nature. Les méchants sont très méchants, l'amour est toujours vainqueur et lorsque le héros dégaine, dans le dernier quart d'heure, l'arme qu'il avait juré de ne plus utiliser, c'est l'Apocalypse. Ou quelque chose comme ça.
Riders of the Purple Sage est de ces bons westerns qui n'ont ni la possibilité ni la prétention d'être autre chose qu'un bon western. Plein de belles images et de caractères trempés aux paroles aussi simples que leurs costumes. La réalisation est propre, les accessoires sonnent authentique, le casting est excellent. Riders of the Purple Sage est un film à voir. Vraiment.
Riders of the Purple Sage, enfin, s'appelle Les Cavaliers de la Mort en français. Les voix du Seigneur...
jeudi 24 janvier 2013
Une chanson de feu et de glace
Ne te méprends pas sur le titre, cher lecteur, il ne s'agit aucunement d'un article dédié à la saga romanesque de George R.R. Martin. Non, non, Fire and Ice est un film d'animation signé Frank Frazetta et Ralph Bakshi qui, comme on peut s'y attendre vu l'identité de ses papas, sent bon la sword and sorcery.
1983, le cinéma de genre est en plein boom "fantasy de papa" suite au succès du Conan de Millius. Ralph Bakshi, a qui l'ont doit entre autre le dessin-animé avorté adapté du Seigneur des Anneaux à la fin des années 70, contacte son ami Frank Frazetta, illustrateur connu et reconnu du Cimmérien et de tas d'autres barbares plus ou moins moyen-âgeux, pour faire un film dans un univers rien qu'à eux et avec une patte graphique bien déterminée. Pas question de faire un film pour les gosses, les deux compères veulent du monstre velu, des pagnes en peaux de bêtes et des princesses topless. Ca n'a pas empêché le truc d'être "rated PG", mais c'est pas Cendrillon non plus. Oh non.
Le script est signé par Gerry Conway et Roy Thomas. Thomas, à l'époque à l'oeuvre sur le comics Conan de Marvel, appellera d'ailleurs Conway à l'aide pour la rédaction du script du film Conan the Destroyer l'année suivante. Pour l'anecdote, il semblerait que les deux compères se soient, à l'initiative de Ralph Bakshi, plus ou moins inspirés du poème Fire and Ice de Robert Frost (1923) pour créer leur postulat de base : le réalisateur, alors en pleine préproduction pour son deuxième volet du Seigneur des Anneaux -qui ne verra jamais le jour-, s'intéresse aux récits emblématiques de la fantasy. Parmi eux, donc, un petit poème inspiré par l'Enfer de Dante Alighieri.
Some say the world will end in fire;
Some say in ice.
From what I've tasted of desire
I hold with those who favor fire.
But if it had to perish twice,
I think I know enough of hate
To say that for destruction ice
Is also great
And would suffice.
Vu l'identité de son designer, personne ne sera surpris que le graphisme de Fire and Ice soit... particulier. On y reconnait autant la touche Frazetta que celle de l'animateur en chef (Bakshi avait déjà travaillé sur Fritz the Cat et Wizards dans les 70's et réalisera entre autres Cool World) et le résultat, voulu résolument adulte, paraît parfois incroyablement forcé. Frazetta est un des cover artists les plus recherché du moment et il sait comment accrocher l'oeil du badaud. Des demoiselles court vêtues, des barbares musclés couverts de sang et des monstres plus ou moins préhistoriques. S'il y avait une charte du parfait design de sword and sorcery, Fire and Ice cocherait soigneusement chaque prérequis. Techniquement, la chose est également très étrange. L'animation use du procédé de rotoscoping alors à la mode qui aide à des mouvements extrêmement fluides et le character-design très stylisé amplifie encore la chose, donnant parfois au personnages un côté désarticulé des plus surprenants. Toutefois, rien de bien méchant et le tout se marierait fort bien si certains backgrounds n'étaient aussi flou et diffus. Les peintures de James Gurney (Dinotopia) utilisées en toile de fond sont belles mais nombre d'entre elles, notamment en forêt, sont terriblement confuses et les cellulos très détaillés de Bakshi en ressortent très fort, laissant une impression de rêverie pas désagréable mais spatialement improbable. Pendant une poursuite, repérer qui va où est tout simplement impossible. Les couleurs, entre violets "corail" et verts "Mer du Nord", n'aident pas non plus. En résultent des plans certes maîtrisés techniquement mais terriblement confus narrativement.
Le parti-pris stylistique fonctionne néanmoins et Fire and Ice dispose d'une identité graphique qui fait incontestablement une grande partie de son charme. Son univers prend forme sans difficulté et l'oeil du spectateur, s'il n'est pas toujours très au fait de la position spatiale des protagonistes, va et viens au gré des coups de pinceaux puissants de Frazetta.
La peinture à l'huile en toile de fond (parfois sur plusieurs couches superposées) pour des personnages très découpés, c'est moins clair que l'aquarelle de chez pépé Disney mais question ambiance, ça fait pas un pli.
Et heureusement, car c'est sur cet habillage stylistique que le film tiens, une heure et demi durant, l'attention d'un spectateur assoupi. Le scénario de Fire and Ice, loin de ses prétentions artistiques et techniques, reste aussi ténu que son poème d'origine : si l'on y retrouve avec plaisir les fixettes de Frazetta (le Death Dealer, les bikinis), difficile de savoir ce qui a bien pu motiver Conway et Thomas pour la rédaction d'un script aussi fade -remarquez, Conan the Destroyer ne leur sera pas plus profitable. L'histoire de Teegra et Larn repose sur un improbable enchaînement de rencontres fortuites pendant que les deux puissances polaires du Monde se livrent une bataille de messagers. A la fin, il ne peut en rester qu'un et les gentils triomphent, bien évidemment.
On pourra reprocher à Fire and Ice d'essayer un peu trop fort d'être un classique et la banalité de son propos, mais il est néanmoins difficile de rester insensible à un film qui réussi le mariage contre-nature d'une animation résolument adulte (le sexisme évident du truc en devient même comique) et d'une fantasy plus jeune. Le rythme est soutenu, les voix convaincantes et la musique sert admirablement l'action. De poncif en poncif, on entre dans un monde lugubre et fantastique, aux couleurs irréelles, loin de la froide Cimmérie ou des déserts de Kush.
Et puis quand même... C'est beau.
mercredi 16 janvier 2013
mardi 15 janvier 2013
The Valley of Gwangi, muscle cars edition
Cadillacs & Dinosaurs fait parti de ces licences tellement cool qu'elles ont eu droit à des sorties jeux vidéos (arcade et consoles) et jeux de rôles, à du merchandising à base de cartes à collectionner et de bonbons qui collent, et même à une série de figurines G.I. Joesque. Seulement à l'origine, il s'agit surtout d'une bande dessinée, Xenozoic Tales, écrite et dessinée par Mark Schultz entre 1986 et 1996 (pour un total famélique de 14 épisodes).
Au début des années 90, Marvel acheta les droits d'exploitation de la BD et, désireux de surfer sur la popularité du titre, en commanda une version animée aux canadiens de Nelvana. Schultz en chapeauta lui même la production en compagnie de Steven E. de Souza et la série arriva sur les télés américaines à l'automne 1993.
Sorti de son univers post-apo à base de Cadillacs et de dinosaures (logique) et de ses personnages principaux, le dessin-animé, comme de nombreux produits dérivés, prend vite ses aises par rapport à la BD. Aussi éviterais-je soigneusement de parler de la version papier à partir de maintenant.
Dans un futur imprécis, la civilisation telle que nous la connaissons s'est effrondrée, vraissemblablement suite à un cataclysme nucléaire. Toutefois, on n'est pas dans Mad Max et un nouvel ordre social s'est vite développé, régit par des tribus. Certaines vivent sur l'eau, d'autre dans des villes en ruines. C'est dans un New York réaménagé que vit Jack Tenrec, un "Old blood Mechanic", une caste de baroudeurs du monde fortement branchés écologie et vivant selon les principes du "circle of life" que lui ont appris de mystérieuses créatures reptiliennes. Un enseignement fort utile à Tenrec, son monde étant peuplé de dinosaures peu enclins à laisser les humains s'installer n'importe où.
La diplomate Hannah Dundee et une expédition de la tribu voisine des Wasoon sont en route vers la "Ville sur l'eau" (autre nom, plus prosaïque, de New York) quand ils sont attaqués par les pillards d'Hammer, le mercenaire du coin. Hannah parvient à s'enfuir mais se perd, seule au milieu de la jungle. Pendant ce temps, Jack Tenrec se rend dans un village détruit par un Shivat (T-Rex) déchaîné. Les villageois sont d'autant plus enragés que Tenrec leur avait conseillé l'endroit, arguant que les dinosaures passent toujours sur les même pistes et qu'ils resteraient ainsi hors de danger. Au camp de Hammer, Wilhelmina Scharnhorst, une des membres du conseil d'Ocean City (toujours New York, celle ville a quinze noms), entend bien que son plan fonctionne : Hammer sème le trouble, rend les dinosaures fous, et tue Tenrec, c'est tout ce qu'elle demande. De retour à en ville, Jack est attaqué par Hannah qui le prend pour un des pillards. Il l'accompagne en ville et lui présente ses aides de camp, Mustapha (un black moustachu des 80's) et Hermes (un allosaure des 150's.. Millions.. avant JC). Avant de repartir à la chasse au dino enragé, Jack reçoit un message télépathique des Griths, le peuple humano-reptilien qui lui enseigna la "voix du monde", le priant de ne pas tuer le Shivat. Jack arme toutefois son fusil, quand il remarque sur le dos du dinosaure le boitier métallique installé par Hammer. Non sans peine, il l'arrache et, devinant facilement les responsables, se rend chez Scharnhorst, qui lui rit au nez. Ca ne fait que commencer...
Voila pour la situation de départ. Comme son modèle de papier, la série est composée d'épisodes stand alone, à la mode pulp, qui peuvent se suivre dans n'importe-quel ordre. Les détailler point par point n'a donc pas grand intérêt. Chacun d'entre eux permet d'en découvrir un peu plus sur le monde de Jack Tenrec et ses habitants principaux : les dinos et les Griths. Certains épisodes, comme "Death ray", se concentrant sur la recherche un peu folle de la technologie des "anciens" (ici un vieux satellite équipé d'un laser dévastateur) et d'autres, comme "Siege", sont de purs concentrés d'action (Hammer et ses troupes prennent d'assaut le garage de Tenrec).
Il est toutefois malheureux, à l'instar de la bande dessinée, que la série n'ai pas de fin : Hannah ne prend jamais réellement le temps de mener sa mission d'ambassadrice à bien et la série termine comme elle a commencé, avec Hannah et Jack contrant un plan d'Hammer pour faire sauter des trucs/tuer des dinos.
Deux épisodes ont cependant retenu mon attention : "Wild Child" et "Duel".
Dans le premier, on découvre un june garçon, typé Tarzan, elevé par les Griths et qui développe d'étonnants pouvoirs télépathiques lui permettant, entre autre, de communiquer avec les animaux. Dans l'idée, on a là un épisode fort classique avec un enfant sauvage comme de nombreuses séries des 90's en ont eu. Dans le monde de Cadillacs & Dinosaurs, toutefois, l'enjeu est tout autre : il n'est pas question ici de permettre à l'enfant de revenir parmis les humains, mais bien au contraire de le laisser grandir au milieu des Griths avant que ses pouvoirs et sa connaissance ne lui permettent de "guider" les hommes vers la voie de la nature. Tenrec est le dernier Mechanic, c'est son héritage qui est en jeu à travers cet enfant et il faudra à Hannah tout l'épisode pour s'en rendre compte.
Une bonne chose, d'ailleurs, car "Duel" confronte Tenrec à son passé et son avenir : retrouvant Sean Rustle, un ancien ami pas très net, il lui faudra (avec l'aide du Wild Child susnommé) contrer ce dernier vestige de sa jeunesse pour sauver les Griths et les dinosaures, touchés par le vol de la "Pierre de Vie" des Griths par Sean. Ca reste fortement implicite (faute de temps pour laisser un maximum de place à l'aventure, peut-être), mais on comprend facilement que Jack, avant de recevoir l'enseignement des Griths, a du passer quelques années à voler les richesses archéologiques du monde avec son ami. En passant on découvre une sorte de conscience collective reptilienne, Griths et dinosaures étant irrésistiblement attirés par la pierre une fois celle ci en possession de Sean.
Difficile de caractériser Jack en une image du DA. Avec des bulles, c'est tout d'suite mieux.
Cadillacs and Dinosaurs est une série courte, seulement 13 épisodes ayant été réalisés (en même temps, son modèle de papier n'en compte pas beaucoup plus), mais dont l'univers particulier reste en mémoire. Des gros engins des 60's propulsés on-ne-sait-trop comment au milieu d'une jungle remplie de T-Rex, ça tient du rêve de gosse.
En plus d'un coefficient hype maximal, Cadillacs and Dinosaurs propose un discours écolo certes basique à base de "tout est lié, ne faisons pas les cons" mais fort bien introduit et surtout porté par le mécano le plus cool du monde du dessin-animé, un soupçon de mysticisme et des hybrides humano-reptiliens télépathes. On y retrouve tout un tas de théories new-age de la fin des années 80, ce qui place d'emblée la série dans un contexte politique beaucoup plus fin qu'il n'y parait. Bon, ne nous y trompons pas, ça reste un dessin animé et tout y est fort basique, mais ça permet au moins à chaque public d'y trouver un discours différent.
D'ailleurs, au delà de ses apparences kids friendly, Cadillacs and Dinosaurs propose des personnages un peu plus compliqués qu'ils n'y paraissent, notamment Hannah, qui prend un malin plaisir à passer pour une godiche auprès de Tenrec alors qu'on sait très bien (lui aussi) ce dont elle est capable. Les méchants, eux, tendent cependant à rester des méchants, Hammer se contentant d'être un bourrin très primaire (en même temps, il est présenté en tant que tel et les autres personnages en jouent bien) là où Scharnhorst, outre son nom imprononçable, a vraiment du mal à voir plus loin que le bout de son (gros) nez. Les personnages secondaires, comme les deux autres membres du conseil, sont, indéniablement, secondaires. En même temps, il est difficile d'en vouloir à la production : en 13 épisodes, ils ont assurément voulu axer au maximum l'attention sur le côté aventure et son fort discours écolo pour laisser clairement de côté la caractérisation. Sachant que Schultz n'avait pas conçu sa bande dessinée comme un serial consrtuit mais comme une série de courtes intrigues à la mode pulp, tout ceci remplit parfaitement le contrat.
Un soin évident à été apporté à l'interprétation que pourraient faire les hommes d'un futur post-apo de notre technologie moderne. L'épisode "Dino Drive", où Tenrec et son équipe tentent de jouer les cowboys avec un troupeau de Macks (Triceratops) en est une illustration parfaite : l'un des membres de l'équipe, ayant trouvé des gants de boxe au milieu des livres du far-west, est persuadé que les cowboys en portaient pour monter à cheval. Résultat, il les enfile pour conduire sa Cadillac. Pas bien pratique, de son propre aveux.
Question aventures, la production des années 90 aide bien. L'animation est impeccable, sans doute sous traitée en Asie (certaines attitudes d'Hannah sont typiques des animes de la période) bien que je n'ai trouvé aucune information le confirmant, et les épisodes sont très rythmés. En terme de narration typiquement télévisuelle, j'ai particulièrement apprécié le jeu des formats, l'écran passant en cinémascope pour signifier l'arrivée de la page de pub. Ca n'a l'air de rien, mais dans un montage DVD (c'est à dire sans pub), ça donne un cachet très particulier à la série, la pub étant généralement précédée d'un instant d'extrême tension. De même, le grain d'image typiquement 90's ravira le spectateur averti.
La musique, funky à souhait, rappelle évidemment le jeu sorti en arcade au même moment.
Notez, histoire de boucler la boucle, Topp Comics publia en 1994 une mini-série adaptée du dessin-animé.... et que Cadillac & Dinosaurs existe aussi en barres chocolatées.
jeudi 10 janvier 2013
Random work of wow : Brocoli nordsman from space
Cette couverture (Planet Comics #72) est, à n'en point douter, l'une de mes favorites.
Pensez donc, comment résister à la combinaison d'une demoiselle en détresse court vêtue, d'un fusilier-spationaute aux accent steampunk et d'un satyre viking vert de quatre mètres ?
mercredi 9 janvier 2013
Random work of wow : Atomic pulp and other meltdowns
Parfois, les scénaristes ont une idée étrange, les éditeurs s'emballent, les presses se mettent en marche, et de nulle part surgit n'importe-quoi.
Ainsi, en 1985, en pleine Mad Max craze, Jonah Hex, le plus élégant (sic) des cowboys de l'univers comics, se voit projeté de son XIXème siècle nord-américain vers un futur poussiéreux qui sent bon l'outback australien. Ca a duré dix-huit épisodes, c'était nul, c'la va sans dire, mais c'était surtout une très mauvaise idée.
Ainsi, en 1985, en pleine Mad Max craze, Jonah Hex, le plus élégant (sic) des cowboys de l'univers comics, se voit projeté de son XIXème siècle nord-américain vers un futur poussiéreux qui sent bon l'outback australien. Ca a duré dix-huit épisodes, c'était nul, c'la va sans dire, mais c'était surtout une très mauvaise idée.
dimanche 6 janvier 2013
Random work of wow : Batman Begins
La vidéo test de Bruce Timm pour obtenir la réalisation série animée Batman de 1992. Il était alors en course -si ma mémoire ne me raconte pas de bêtises- avec un des nombreux studios Hanna-Barbera et d'autres structures moins connues.
Bien que copyright annonce fièrement 2004, la chose date de 1991. Le style était encore plus "Max Fleischer's Superman" que la série qui suivra, teinté d'un spectre semi vampirique que n'aurait pas renié Universal et mâtiné de l'hyperexpressivité des dessins animés Warner de l'époque -Timm a travaillé sur les Tiny Toons et les Animaniacs, entre autres. Sans compter l'inévitable clin d'oeil à Fritz Lang.
Les plus soucieux d'entre vous n'aurons pas manqué d'y voir ce qui deviendra le générique de la série.
vendredi 4 janvier 2013
Le saviez-vous ?
Parfois, en se baladant sur le net en suivant le hasard-qui-fait-bien-les-choses, on trouve des trucs inutiles, et donc forcément indispensables. Aujourd'hui, quelques anecdotes en vrac :
Armures et compagnie
Lorsque Masami Kurumada crée Seiya, le personnage principal de son manga Saint Seiya en 1986, il ressemble à ça :
Lorsqu'une adaptation du manga en dessin animé -qui connaîtra la gloire par chez nous sous le titre Les Chevaliers du Zodiaque, nous ignorions alors tout de la version papier- est mise en chantier, Shingo Araki, vétéran de l'animation japonaise -ayant oeuvré, entre autres, aux côtés d'Osamu Tezuka- est chargé du redesign des personnages. Il a, fort logiquement, pour premier réflexe de reprendre les armures et personnages tels quels, ainsi qu'on a pu le découvrir sur quelques artworks préparatoires :
C'est exactement pareil, juste en plus joli, parce que Shingo Araki, c'est pas n'importe-qui, c'est quand même le gars qui a fait l'anime Goldorak, faut pas déconner. D'ailleurs, même sur des jpg minuscules, ça se voit.
Seulement voilà, il a oublié un détail important, Shingo, c'est qu'il faudrait tout de même que Bandai puisse vendre des figurines qui exploitent l'épatant pouvoir de transformation des armures des personnages -qui n'a aucune utilité pratique dans l'histoire mais qui pète la classe façon métamorphose de sentai et qui serait de fait de fort bon goût sur les étagères des bambins. Or, avec la méthode "deux pièces d'armure sur survêtement mité" du manga originel, et malgré les schémas aux proportions fantaisistes bricolés par Kurumada, ça va pas le faire du tout. Araki retourne donc à sa planche à dessin pour imaginer quelque chose qui puisse éventuellement servir de base à un jouet. Un design à la fois réalisable, exploitable et fidèle à son modèle.
Et là, les gens de chez Bandai sont déjà plus contents. Le jouet prend forme.
Et voilà, chers lecteurs, comment les Chevaliers de Kuru' se sont réincarnés sous la plume de Shingo Araki pour obtenir leur apparence la plus populaire.
Notez un détail rigolo, également. Avant de parvenir au résultat final bien connu, les designers de la Toei (chargé de la production de l'anime) ont fait des essais avec d'autres couleurs, dont certaines fort peu heureuses mais néanmoins très évocatrices.
Reflechissons : un super-héros dont le gimmick principal est son armure, vêtu de rouge et de jaune...
...qui cela peut-il être ?
Dis moi ton nom et je te dirais qui tu es
Sifo-Dyas est un de ces innombrables personnages développés dans l'"Univers étendu" de Star Wars. Au Brésil, où le nom "Sifo-Dyas" ressemble un peu trop à la phrase "Se Fodias" ("On va niquer"), le personnage a été rebaptisé "Zaifo-Vias".
Pendant ce temps, en France, le comte Doux-Cul n'a droit qu'à une vague (et assez illogique par rapport à l'orthographe de son nom) modulation de prononciation pour qu'on ne le chambre pas perpétuellement sur le fait qu'il n'ait jamais d'hémorrhoïdes.
Dans le même genre, en VO, le personnage interprété par Bill Cosby dans Le Cosby Show ne s'appelle pas "Clifford" Huxtable, mais "Heathcliff" Huxtable.
Oui, Heathcliff, comme le chat orange des comic strips. Non, pas Garfield, l'autre. C'est ça, celui qui s'appellait "Isidore" en VF dans Les Entrechats.
Pas si mignon
Si on vous dit "Mogwaï", il y a de fortes chances pour que vous pensiez à l'adorable boule de fourrure du film Gremlins de Joe Dante. Et vous connaissez certainement les trois règles : ne pas l'exposer à la lumière (ça peut le tuer), ne pas le nourrir après minuit (ça le transforme en vilain gremlin du folklore américain) et ne pas le mouiller parce que c'est ainsi qu'il se reproduit (asexuellement).
Mais d'où vient ce mot à consonance vaguement japonisante ? Eh bien du chinois, ma bonne dame. Les Mogwaïs sont à l'origine des démons dont on dit que la période de reproduction (sexuée, elle) commence à la saison des pluies.
Les pluies... l'eau... 'voyez l'astuce ? Contre toute attente, il semblerait que les scénaristes se soient un peu renseignés avant de dire des bêtises.
Et alors pour ceux qui protesteraient parce que les Mogwai ils sont gentils avant de devenir des Gremlins, la preuve regardez-moi comme il est mignon le petit Gizmo, donc c'est gonflé de leur donner un nom de démon, sachez que dans le scénario original du film, écrit par Chris Columbus, le chef des Gremlins, "Stripe" (celui qui a la coupe d'iroquois), n'apparaissait jamais sous forme de Mogwaï tout mignon avec sa petite fourrure... Pourquoi ? Parce que Gizmo était Stripe. Dans un joli twist qui aurait rendu le film un poil plus subversif encore, Gizmo se changeait en Gremlin comme tous les autres et devenait le méchant. Pour la petite histoire, c'est Spielberg lui-même qui a insisté pour que Gizmo reste un gentil Mogwaï pendant tout le film et que Stripe soit un personnage distinct.
Légendes Animées
Trois ans avant que Mickey Mouse ne vienne au monde, en 1925, un fabricant de jouets, Performo, avait commercialisé un jouet représentant une souris noire et blanche appelée Micky (sans le "E"). Performo n'a jamais porté réclamation mais, manifestement, aurait pu. Notez que c'est vraiment pas de bol et que cette étrange similitude n'aurait pas lieu d'être dans un monde où Walt n'avait écouté que lui, parce qu'au début Mickey devait s'appeler Mortimer. La légende dit que Madame Disney trouvait ça pas commercial et elle aurait donc proposé Mickey.
Après, la légende, on lui fait dire plein d'trucs. Par exemple, la légende dit aussi que Disney a dessiné le premier Mickey en étant inspiré par une souris qui vivait dans son studio. Ou qu'il n'a jamais rien inventé d'autre que sa moustache, et que c'est Ub Iwerks qui a fait tout le boulot.
Y doit aussi y avoir une légende avec Godzilla, mais je confond surement avec Elliot le Dragon.
Pour répondre à mes propres élucubrations, la moustache de Walt était en fait très à la mode à l'époque, ce qui infirme quelque peu son originalité foncière, et Ub Iwerks est mort fauché, oublié et amer.
Last but not Least
Loïs Lane est robophile
Merci, à demain.
mardi 1 janvier 2013
"Sache, ô Prince...
...qu'entre les années où l'épée déchira Babylone et les Mondes Nouveaux et l'avènement des fils d'Einstein, il y eut une époque qui n'existe plus que dans notre imagination, où des terres étincelantes s'ouvraient aux yeux des hommes à l'instar du soleil de plomb qui les couvrait.
Alors vinrent la Tortue et le Lézard, aux chapeaux rongés, aux regards perdus, les revolvers au poing. Des voleurs, des errants, des tueurs, des justiciers, qui foulèrent de leurs bottes les plaines arides et les rivières d'or de l'Ouest."
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