C'est ComiXology qui pose la question devant cette magnifique splash de Sean Murphy.
Bon, j'suis pas spécialement d'accord, c'est pas non plus du Will Eisner et mon intérieur de moi même aura toujours une faiblesse pour les compos alambiquées pleines de lettrages des House of Secret/Mystery de chez DC (ma favorite reste toutefois une bien kitsch de Ron Lim pour Silver Surfer #75 que j'avais en poster étant môme), mais c'est classieux, ça c'est sûr...
vendredi 31 octobre 2014
vendredi 17 octobre 2014
The very first dungeon crawler
Le truc chouette avec l'explosion de la fantasy dans les années 60, c'est le nombre de mécaniques de jeu qu'elle a inspirée à une tripotée de ludiste un peu dingues. L'application la plus connue reste évidemment celle du jeu de rôle, bien vite réinterprétée par d'autres dingues, les informaticiens. Ainsi apparu ce qu'on appela bien vite le dungeon crawler, application binaire (huhu) du jeu de rôle qui consiste bien bassement à piller et raser un donjon tout en gérant le peu de données que les machines de l'époque étaient capables de fournir (résumé ainsi, ça a l'air con et, rassurez-vous, ça l'est, mais c'est aussi passionnant et, si vous êtes sages, je vous en reparlerais peut-être).
Pourquoi je vous raconte tout ça ? Parce qu'en ces temps de nostalgie et de "c'était mieux avant", on voit fleurir des projets néo-rétro de l'aléatoire absolu. L'objet du présent article est bien évidemment de ceux-ci, mais avant de l'aborder, il me faut en finir avec les détails techniques et historiques.
Le premier crawler, le premier jeu de rôle, c'est Donjons & Dragons (1974). Sa toute première édition, très confidentielle, fut très cryptique, aussi au fil des évolution et rééditions s'ajoutèrent une volée de feuillets. Les plus intéressant étaient sans doute ceux présentant, schématiquement, un mode de génération de donjons. Il n'était pas prévu pour être pris au pied de la lettre ou utilisé tel quel, mais ça marchait, peu ou prou. Basé sur ces graphiques (100% fait main), on pouvait, via les jets de dés, "générer", très empiriquement et surtout totalement virtuellement, un donjon "complet". Il était, quelle que soit la variante, illogique, arbitraire, mortel à l'excès et n'offrait en vérité que bien peu d'espace de jeu utilisable. Un modèle ultra-punitif et absurde qui, évidemment, passionna les dingues dont je parlais plus tôt de nombreuses années en attendant d'autres évolutions du modèle de jeu.
Aujourd'hui, un de ces dingues, nostalgique grabataire, a décidé de ressortir ces graphiques et d'en faire un ersatz de Livre Dont Vous Etes le Héros. Et comme on n'est pas à un paradoxe près, il a développé ce modèle irrémédiablement papier pour être joué en ligne, sur un bel ordinateur.
Ce jeu, c'est Dungeon Robber, absurdité Flash de fort bon aloi, kickstarté il y a un moment déjà et jouable depuis l'été 2013. On y incarne un explorateur sous équipé con comme une brique tentant, souvent vainement, d'échapper aux pièges et créatures d'un donjon retors à la recherche de trésors cachés. La carte utilisée est, vous l'aurez compris, celle du premier D&D d'il y a 35ans. Les règles, elles, ont légèrement été modifiées pour permettre d'exploiter le modèle de jeu aléatoire. Le but était avant tout de préserver l'aspect étrange et foutraque des feuillets d'origine.
Je viens de passer une bonne heure dessus, à backtracker comme une fouine devant chaque piège et, inévitablement, à me faire éventrer par le premier gobelin qui passe. Je suis incapable de passer le niveau 3 et le Conan au fond de moi en est fort contrarié.
Il y a aussi une ville, avec une taverne, un cimetière et quelques shops en plus du donjon, pour les as du suréquipement et les amateurs de Wizardry (probablement le meilleur clone numérique de D&D au monde).
Cher visiteur, si d'aventure l'aventure te tentait, c'est sur ce site qu'il faudrait te rendre. Et mourir. Beaucoup.
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